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Foedora2

2 009 octets ajoutés, 16 janvier 2014 à 16:54
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A partir de recherches artistiques et plastiques sur le milieu routier et le paysage en mouvement vu d'un véhicule, j'ai imaginé une sorte de "machine à mirages" dans laquelle le spectateur peut se perdre. Pour le spectateur, cette installation est composée d'une projection où l'on voit des bâtiments sur un horizon, comme une sorte d'extrait de ville. Selon l'endroit où se déplace le visiteur, les éléments de cette ville bouge d'avant en arrière, de gauche à droite, comme si elle voulait se rapprocher du visiteur lorsqu'il est loin mais s'en éloigner à son approche. Il y a une idée de ville en fuite qui veut entraîner le visiteur avec elle.
Cette ville se déplace de manière particulière : à première vue, elle bouge d'une côté à l'autre sans grande logique, même si un bruit de moteur semble indiquer l'existence d'un système automatisé. En toute logique, il est possible de contrôler vers quelle endroit vont aller les éléments de cette ville, mais il est impossible de créer la même composition de ville dès qu'il y a déplacement. Pouyr Pour faire plus simple, il est possible de deviner l'existence d'une machine derrière la création de l'image projetée, mais il est difficile d'en comprendre le fonctionnement. Et c'est précisément ce qui m'intéresse. Pour illustrer l'origine du titre, je post en même temps l'extrait des Villes Invisibles d'Italo Calvino : "Foedora - Les villes et le désir. 4 Au centre de Foedora, métropole de pierre grise, il y a un palais de métal avec une boule de verre dans chaque salle. Si l’on regarde dans ces boules, on y voit chaque fois une ville bleue qui est la maquette d’une autre Foedora. Ce sont les formes que la ville aurait pu prendre si, pour une raison ou une autre, elle n’était devenue telle qu’aujourd’hui nous la voyons. A chaque époque il y eut quelqu’un pour, regardant Foedora comme elle était alors, imaginer comment en faire la ville idéale ; mais alors même qu’il en construisait en miniature la maquette, déjà Foedora n’était plus ce qu’elle était au début, et ce qui avait été, jusqu’à la vielle, l’un de ses avenirs possibles, n’était plus désormais qu’un jouet dans une boule de verre. Foedora, à présent, avec ce palais des boules de verre possède son musée : tous ses habitants le visitent, chacun y choisit la ville qui répond à ses désirs, il la contemple et imagine qu’il se mire dans l’étang des méduses qui aurait dû recueillir les eaux du canal (s’il n’avait été asséché), qu’il parcourt perché dans un baldaquin l’allée réservée aux éléphants (à présent interdits dans la ville), qu’il glisse le long de la spirale du minaret en colimaçon (qui ne trouva plus le terrain d’où il devait surgir). Sur la carte de ton empire, ô Grand Khan, doivent trouver place aussi bien la grande Foedora de pierre et les petites Foedora dans leurs boules de verre. Non parce qu’elles sont toutes également réelles, mais parce que toutes ne sont que présumées. L’une rassemble ce qui est accepté comme nécessaire alors qu’il ne l’est pas encore ; les autres ce qui est imaginé comme possible et l’instant d’après ne l’est plus." Italo Calvino, Les villes invisibles, II - Les villes et le désir. 4.
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