Avec des si on referait bien le monde
Workshop Fanzine - Récits Nature
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Statut du projet
Experimental
Statut de la publication
Brouillon
License
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CONCEPT
Workshop Anthropocène
Réaliser une micro-édition pour sensibiliser au thème de l’anthropocène (nouvelle ère géologique causée par les impacts sur l’environnement des actions de l’Homme)
Avec des si, on pourrait bien changer le monde
Groupe : Pauline Gillet, Julia Haremza, Marie Königsdörfer, Léa Manchajm
Technique tirée au sort : risographie
Technique imposée : découpe laser
Cible : personnes nées avant 1973
Concept : Sensibiliser à l’anthropocène et à l’impact de l’Homme sur son environnement en jouant sur la nostalgie des personnes nées avant 1973. Créer de la nostalgie face à l’évolution des paysages qu’ils ont pu connaître dans leur enfance et qui ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Construire une mémoire collective de ce que ces paysages ont été, et un imaginaire collectif de ce qu’ils pourraient devenir.
- Gif workshop.gif
Recherches d'idées et inspirations
PROJET
Jour 1 : Brainstorming et recherches d’idées
Postulat de départ : Le réchauffement climatique et l’anthropocène ne seraient-ils pas liés à une procrastination généralisée chez les Hommes ? Procrastiner c’est remettre au lendemain ce qu’on devrait faire aujourd’hui, d’autant plus quand nous n’avons pas de deadline. Hors en ce qui concerne le réchauffement climatique, nous ne sommes pas confrontés directement aux impacts dans notre vie de tous les jours, et nous ne ressentons pas l’imminence et l’urgence de la situation. D’où cette analogie avec la procrastination.
Il faudrait donc faire ressentir aux gens ces modifications environnementales dont nous ne sommes pas forcément témoins quotidiennement :
- par le visuel
- par le sensible
- par le rapport aux émotion
- par l’écriture poétique
Sachant que nous avons pour cible les personnes nées avant 1973, nous voudrions travailler sur le sentiment de nostalgie, en mettant en contrastes des paysages tels qu’ils l’étaient avant avec ce qu’ils sont devenus où ce que nous pensons qu’ils sont devenus, afin de faire prendre consciences des changements environnementaux opérés. Une nature naturelle contre une nature artificielle ?
Piste passive (pas d’interaction directe avec l’usager)
Venir apposer en surimpression (risographie) des trames ou autres objets graphiques sur des photos de paysages anciens, pour signifier des changements environnementaux, des choses qui n’existent plus, des choses qui ont été remplacées par autres chose, des choses nouvelles, le tout dû à l’action de l’homme sur son environnement. Mettre cela en parallèle avec des textes et une narration (peut-être des témoignages) poétique, pour guider l’usager dans le récit nostalgique.
Pistes actives (l’usager peut interagir avec l’objet)
Idée 1 : Venir apposer en surimpression (riso) des trames ou autres objets graphiques sur des photos de paysages anciens, pour signifier des changements environnementaux. Permettre aux usagers, avec un filtre coloré, de voir les images avec ou sans les ajouts graphiques, c’est-à-dire avec ou sans les modifications environnementales. Inspirations : Bonjour au revoir, de Delphine Chedru, L’Enfant chasseur, de Adrien Parlange.
Idée 2 : Venir superposer des calques (ou autres feuilles transparentes) sur les photos, afin de permettre aux usagers de venir eux-même intervenir sur celles-ci, de montrer leur vision des changement dû à l’Homme, et de venir la confronter et l’ajouter à celle des autres (enjeu de mémoire collective, d’imaginaire collectif). La reliure (modulaire) permettrait d’ajouter, de retirer, de déplacer les feuilles de calques, afin que l’objet puisse être prêté, passé de main en main, approprié par chacun. Autres interventions possibles : Recouvrir, raturer, gommer, coller, déchirer
Pour chacune de ces deux idées : Le texte serait moins présent que dans son alternative passive (puisque l’usager doit s’approprier l’objet et non suivre une narration), mais il serait tout de même présent via une forme de consignes poétiques, placées par exemple sur des encarts de plus petit format.
Les deux idées pourraient également être combinées (certaines pages nécessitant les filtres colorés, certaines autres étant ouverte à l’interprétation de chacun grâce aux calques).
Questionnements : Dans quelle dimension géographique doivent venir s’inscrire les photographies, les paysages ? Dans une dimension locale, autour du fablab, afin que tous puissent y participer ? Dans une dimension imaginaire, prendre des paysages méconnus mais venir imaginer ce à quoi ils ressemblent aujourd’hui ?
Jour 2 : Développement créatif
Pour continuer sur notre réflexion de la veille, nous avons apporté des vieilles photos de famille parmi lesquelles nous avons fouillé pour trouver les perles rares, des paysages pouvant susciter la nostalgie et parler aux souvenirs et à l’imaginaire du plus grand nombre.
Nous avons donc photocopié nos trouvailles, puis réalisé un prototype à plus petite échelle, pour tester nos différentes idées :
- une couverture en carton gris brut gravé d’un paysage minimaliste (avec une jonction en papier d’un plus faible grammage au niveau de la reliure pour permettre le pli et l’ouverture)
- une page titre intérieure
- un encart pour les consignes
- une page avec nos propres interprétations graphiques sur une photographie
- d’autres photographies (de différentes tailles et positionnées différemment sur le format) accompagnées de calques afin de permettre des apports graphiques de différentes personnes
- des lignes de textes positionnées à différents endroits
- une reliure grâce à un élastique amovible permettant la réorganisation du livre
Après avoir montré ce prototype à nos encadrants, ceux-ci nous ont aiguillé vers la réalisation non pas d’un livre contenant plusieurs photographies, mais de plusieurs volumes contenant chacun une seule photographie et des calques pour venir y apposer son interprétation de l'évolution du paysage. Ces calques viendraient se superposer, effacer par l’épaisseur des calques l’image originelle, créer de nouveaux paysages.. Les différents volumes seraient-eux réunis dans un coffret, une boite, ou par un autre moyen.
Ils nous ont également fait remarqué qu’il faudrait questionner le titre de notre travail et les consignes, afin de toucher les usagers, de le faire comprendre clairement où nous voulons en venir et où nous souhaitons les emmener, tout en s’inscrivant totalement dans le thème du workshop, à savoir l’anthropocène. (par exemple : What if …? pour stimuler l’imagination et l’extrapolation)
Nous avons donc décider de se concentrer sur la réalisation de 3 volumes : un autour de la montagne, un autour de la mer, et un autour de la campagne (trois types de paysages familiers des français). Nous avons sélectionné une photographie pour chaque thème.
Notre idée serait d’associer une couleur d’encre de risographie à chaque thème, à chaque volume, en créant des contrastes avec les associations que l’on ferait instinctivement : orange pour la montagne, bleu pour la campagne et et bordeaux pour la mer. Nous avons également fait un premier test d’impression en risographie orange de la photographie de la montagne.
Nous voudrions également inscrire sur chaque calque les termes « Et si » afin de permettre à chacun d’écrire, de dessiner, de titrer leur prédiction et leur interprétation de l’évolution du paysage.
A partir de cela, nous souhaiterions nommer notre travail « Avec des si, on referait bien le monde », titre qui résume cet amas d’interprétations différentes mais aussi la position de l’Homme face au réchauffement climatique et à l’anthropocène.
Dans chaque volume, nous souhaiterions insérer une carte postale avec notre propres interventions graphiques sur la photographie du volume, afin de monter notre interprétation et un exemple de ce qui pourrait être fait. Serait aussi présent dans chaque volume un pochoir réalisé en découpe laser pour guider et donner des idées graphiques aux usagers (pochoir qu’il ne serait bien sûr pas obligé d’utiliser.
Nous avons également, lors de cette journée, testé la découpe laser sur carton gris, afin de voir quels paramètres nous devront choisir pour graver ce carton gris (en guise de couverture).
Nous avons ensuite tracer sur papier calque les grandes lignes de nos trois photographies puis reporté ces tracés sur inkscape afin de pouvoir dans un second temps graver nos couvertures.
En parallèle, nous avons commencé à rédiger la consigne qui serait présente dans chaque volume (afin que chacun puisse fonctionner et être utilisable indépendamment des autres). Nous la voulons poétique tout en restant claire et compréhensible. En voici la première version :
« Avec des si, on pourrait bien refaire le monde.
A l’ère où les paysages qui nous ont vu grandir se trouvent en pleine transformation,
à l’ère où nos empruntes s’unissent et recouvrent celle de nos racines, et si tout commençait ici ?
Et si tout commençait par un trait ?
C’est aussi simple que de saisir un crayon. Ou un pochoir. Tracé après tracé, couche après couche, mot après mot, montrez ce qui pour vous a changé. Montrez ce qui pour vous pourrait changer. Unissez vos souvenirs et vos imaginaires.
Choisissez un calque. Complétez la prédiction. Dessinez, coloriez, raturez, écrivez. Laissez-y votre interprétation. Donnez à lire ce que l’Homme a ou pourrait changer.
Avec des si, refaisons le monde ensemble. »
Jour 3 : Ajustements créatifs et début de la production
En ce début de troisième journée, nous avons commencé à imprimer nos photographies en risographie, le tout nécessitant beaucoup de calages pour réaliser les masters de chaque photos, et des changements réguliers de tambours (un pour chaque encre). Nous avons également risographié « Et si... » sur calques en trois différentes couleurs (correspondant aux couleurs des photographies). Ces impressions ont aussi entraîné beaucoup de découpage (tâche fastidieuse) : les impressions se faisant sur papier A4, il fallait ensuite mettre les pages au format des livres, soit 14 cm de hauteur sur 18 cm de hauteur, et ce pour plus de 150 feuilles A4. En parallèle, nous avons réalisé plusieurs tentatives pour graver et découper nos couvertures avec la découpe laser. Aucun des premiers essais n’a été concluant mais ils ont permis de déceler des erreurs dans les fichiers, erreurs qui ont pu être réparées. Il a donc fallu bon nombre d’ajustements (et des planches de carton gris supplémentaires), pour obtenir en fin de journée les couvertures gravée et découpées au format.
Nous avons également ré-imprimé en risographie deux des trois photographies, en inversant leurs couleurs (finalement bleu pour la mer et bordeaux pour la campagne, ces couleurs étant au final plus instinctives) et en créant de nouveaux masters avec des originaux de meilleure qualité afin qu’il n’y ai pas trop de déperdition de qualité à la risographie, et que l’on puisse donc mieux reconnaître les paysages.
Par la suite, nous avons réalisé le titre à la main pour créer le master et imprimer les pages titres intérieures en risographie noire.
Une grosse réflexion a également été faite, en compagnie de nos encadrants, autour de l’interactivité du projet. La question était : devrions-nous ou pas ajouter une ambiance sonore à l’ouverture des livres (ou que l’usager pourrait enclencher quand il le souhaiterait) ?
Nous avions l’idée d’installer ce dispositif sonore dans une vieille cassette audio, pour parler à la nostalgie de notre cible d’usagers (les personnes nées avant 1973). Cassette qui serait livrée avec les livres, le tout regroupé soit dans une boîte soit par un système d’élastiques qui tiendraient ensemble les différents objets empilés (c’est sur cette dernière option que notre choix s’est porté).
Nous nous sommes également fait la réflexion que, à l’image de notre parti-pris graphique, cette ambiance sonore devrait-être évolutive et accompagner l’évolution du paysage.